Avec «Eros de le chute» je me suis attaché à transformer le corps, à mêler sa materialité à des substances, des textures artificielles et numériques. En jouant avec cette hybridation, j’ai voulu mettre le corps filmé en position totémique, immobile, une sorte d’objet divin qui se transforme au grès de l’histoire, parfois masqué, parfois tatoué ou encore tapi dans l’ombre, mystérieux jusqu’à devenir substance et enfin jusqu’à sa chute… La pièce percussive de José Miguel Fernandez et la choregraphie de Sophie Jegou, se prétaient parfaitement à cette approche semi-archaÏque, semi-technologique. «Eros de la chute» est pour moi comme une métaphore de nos croyances modernes, le corps jeune, érotique, ce totem parfait, presque divin auquel on voue un véritable culte, finit par chuter sous le poids des années ; les artifices et la technologie n’y changeront rien… Mais la chute peut être belle.